Collectif éPAVes

Le projet entre dans le cadre du programme pédagogique et interdisciplinaire des HES-SO sur le nouveau quartier PAV (Praille-Acacias-Vernets) à Genève. Actuellement une zone industrielle, ce quartier est en pleine mutation et se transformera progressivement en un espace résidentiel et de bureaux.

Nous avons assisté aux présentations officielles au sujet du PAV. Nous avons le sentiment que les discours mettent en avant une idée de productivité du quartier en chantier, une idée d’urbanisme vert, de mobilité active, de modernité. Il est question d’innover sur un nouveau centre de la ville, de construire une ville dans la ville. Nous nous interrogeons : à qui s’adresse ce nouveau quartier, et qui en sera exclu ? Comment les associations locales seront-elles intégrées dans ce quartier en devenir ?

Nous développons une recherche à la fois théorique et pratique. Nos lectures nourrissent nos questionnements et nos réflexions, nous permettant de mieux appréhender les enjeux urbains. Parmi elles figurent TAZ (Zone autonome temporaire) d’Hakim Bey, Le Droit à la ville d’Henri Lefebvre, Vandalisme queer de Sara Ahmed, ainsi que l’article Une brèche critique dans la ‘ville garantie’ ? Espaces intercalaires et architectures d’usage de Marc Breviglieri. Plusieurs thématiques émergent de nos investigations : la gentrification, la ville garantie, le chantier comme une zone « liminale » : qui existe et n’existe pas encore, l’attachement des habitants au quartier…

Le terme « épave », inspirant le nom du collectif éPAVes, nous est apparu pertinent pour mettre en avant la place de ce qui serait mis de côté, abandonné ou perdu. Ce serait une position que nous adopterions pour développer des actions sur le terrain.

Nous allons effectuer des rencontres dans le quartier avec divers acteurs, tels que des responsables du PAV, des associations de quartier, des habitant·e·s, les responsables de lieux festifs promis à la démolition, ainsi que des passants. Ces entretiens nous serviront à dresser des portraits-robots construits avec eux. Cette méthode permettra de recueillir plusieurs points de vue sur le quartier et de construire notre propre base de données. Les informations récoltées pourront être transmises aux décideurs du PAV et partagées avec les habitants, dans une logique de restitution de la parole et d’écoute. Nous réfléchissons à des installations urbaines avec du matériel de chantier, qui serviront de stands pour les entretiens et d’espaces d’accrochage. Nous pourrons activer ces installations à travers des événements du PAV et des déambulations dans le quartier.

Clara, Phoebe, Thomas, Zixuan et Salomé

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Mapping n°1 – Idées et références, réalisé par le collectif éPAVes